Sigyn est une déesse nordique, connue pour être l’épouse dévouée du dieu Loki. Symbole de victoire, elle endure de nombreuses tragédies tout au cours de son existence. Elle est réputée pour sa grande beauté mais également pour l’amour infaillible qu’elle porte au dieu viking de la ruse et du chaos. Découvrez qui est Sigyn, cette déesse importante de la mythologie nordique.
Les origines de Sigyn
Sigyn est issu du vieux norrois qui peut être traduit par « amie de la victoire », c’est pourquoi, Sigyn est considérée comme la déesse de la victoire dans la mythologie nordique. Même si elle est une figure importante, ses origines sont auréolées de mystère. Elle n’apparaît, en effet, que brièvement dans les sources islandaises historiques. On la retrouve ainsi dans l’Edda poétique et l’Edda en prose de Snorri Sturluson.
Elle joue cependant un rôle essentiel dans la captivité et le châtiment de Loki, que décrit l’historien dans le chapitre 50 du Skáldskaparmál de l’Edda en prose. En effet, même si elle est une déesse Ase, elle est avant tout citée comme la femme mariée à Loki, le dieu nordique de la ruse et de la tromperie. Elle est également présentée comme la mère de Nari ou Narfi et de Vali, fils qu’elle a eu de son union avec le dieu viking.
Même si les mentions concernant Sigyn sont peu nombreuses, elle reste une déesse importante car, elle fait partie des dieux Ases les plus célèbres. Elle est citée parmi les invités présents au banquet du géant Ægir, aux côtés d’Odin, de Thor mais aussi de Loki. Mais, c’est surtout sa relation amoureuse avec Loki qui fait d’elle une divinité céleste incontournable du panthéon nordique.
Une déesse nordique aux nombreux attributs
Sigyn est une déesse qui est décrite comme une femme douce, bienveillante et dévouée. Elle est réputée pour sa grande beauté, au même titre que la déesse Sif, épouse de Thor car, toutes deux possèdent une magnifique chevelure blonde.
Elle est d’une loyauté sans faille envers son époux Loki à qui elle voue une dévotion totale. Son amour sans limite fait qu’elle est souvent considérée comme un symbole de fidélité. Les Vikings honorent sa sagesse pour bénéficier de sa protection sur les champs de bataille et remporter la victoire.
Son intelligence est très appréciée par les dieux Ases qui n’hésitent pas à lui demander conseils en cas de besoin. Sa présence permet également d’apaiser les conflits et c’est pour cela qu’elle maintient l’ordre et l’harmonie au sein du panthéon viking.
La rencontre entre Sigyn et Loki
Les circonstances de la rencontre entre Sigyn et Loki varient d’un écrit à l’autre. Dans certains d’entre eux, celle-ci est totalement fortuite. En effet, Loki aurait quitté Angrboda à Jötunheim afin de rejoindre Asgard. Le dieu de la ruse aurait rencontré Sygin au cours d’un banquet et aurait été séduit par sa beauté et par son éloquence. En revanche, certaines légendes nordiques racontent que ce sont les Nornes, tisserandes du destin dans la mythologie viking, qui œuvrent pour les unir.
Contrairement à ses habitudes, Loki n’essaie pas de jouer des tours à sa belle et à se montrer provocateur. Il est le plus sincère et authentique car, il tombe réellement amoureux de Sigyn, aussi rayonnante que le soleil.
Même si la déesse possède un caractère indépendant, elle se laisse rapidement séduire par le dieu nordique. La relation d’amour entre Loki et Sigyn est profonde et devient même un modèle pour les peuples Scandinaves.
Le mythe du châtiment de Loki
La déesse Sigyn est longuement citée dans un seul mythe nordique, celui du châtiment de Loki. Pour comprendre son rôle en tant que femme dévouée, il est nécessaire de remonter à l’origine de cette légende.
La mort de Baldur
Baldur est le fils favori d’Odin et est le dieu de la sagesse. Loki a toujours été jaloux de Baldur et lui voue une forte haine depuis qu’i lui a refusé l’entrée à un banquet d’Odin.
Entretenant un profond désir de vengeance, il profite d’une occasion pour lui faire payer son impair. Alors que Baldur bénéficie d’une totale immunité de la part des dieux suite aux rêves prémonitoires de sa propre mort, un jeu a lieu. Sachant qu’ils ne peuvent pas lui faire de mal, les dieux s’amusent à lui jeter tout un tas d’objets. Höd, le frère aveugle de Baldur, ne peut pas participer à cause de sa cécité.
Loki l’invite en lui proposant de jeter une lance de gui sur Baldur. Se montrant compatissant, il lui propose même de diriger son jet. Or, Loki vise le cœur de Baldur, le tuant sur le coup et faisant d’Höd son assassin involontaire.
La méchanceté de Loki
Baldur est envoyé au royaume de Helheim. Les dieux sont totalement anéantis par sa perte et c’est pourquoi, son frère Hermód décide de se rendre au royaume des morts pour récupérer Baldur contre une rançon.
Après un long périple, il rencontre Hel qui accepte sa requête à condition que tous les êtres vivants et morts pleurent la peine du dieu nordique. Tous s’exécutent, sauf Loki, déguisé en la géante Thökk qui condamne alors Baldur à rester à Helheim jusqu’au Ragnarök.
Le supplice de Loki
Les dieux Ases ne pardonnent pas la trahison et comptent bien se venger. Ils parviennent à capturer Loki alors que celui-ci s’était transformé en saumon. Ils l’amènent dans une caverne, suivi de sa femme Sigyn et de ses deux fils : Narfi et Vali. Les Ases transforment Vali en un loup sanguinaire, qui dévore sous ses yeux son second fils.
Poussant la cruauté à son maximum, les dieux se servent des boyaux ensanglantés de Narfi pour attacher le dieu du chaos à trois pierres. La déesse Skadi, certainement pour venger la mort de son père Thjazi, place au-dessus de la tête de Loki un serpent venimeux. Elle ouvre grand la bouche du serpent afin que son venin coule sur le visage du dieu nordique pour le brûler.
Connaissant l’amour infaillible qu’éprouve Sigyn pour son époux, Skadi lui demande de recueillir le venin du serpent dans une écuelle. Or, dès lors que le bol est plein, la déesse doit la vider, laissant le venin ronger la peau de Loki qui se tord de douleur.
La souffrance est si vive, qu’il tremble de tout son corps, provoquant ainsi les tremblements de terre. Il restera dans ce supplice jusqu’au jour du Ragnarök, et sa femme dévouée restera toujours à ses côtés.
« Elle vit, enchaîné
Sous HveralundrNote,
Un fourbe de forme
Semblable à Loki ;
Là, siège Sigyn,
Bien que, du lot de son mari,
Elle ne soit point remplie d’allégresse.
En savez-vous davantage ? – ou quoi ? »
(Strophe 35 du poème Völuspá)
Sigyn dans la culture moderne contemporaine
Symbole d’amour éternel, de fidélité, de sagesse et de dévouement, Sigyn est toujours un personnage présent dans la culture moderne contemporaine. Elle est représentée dans de nombreuses peintures du XIXe siècle, dont les plus célèbres sont Loke och Sigyn de Nils Blommér (1850), Loke och Sigyn de Mårten Eskil Winge (1863), et Loki och Sigyn de Oscar Wergeland (1879).
Dans son ouvrage Yrkingar de 1914, le poète féroïen Janus Djurhuus cite Sigyn dans son pème dédié au supplice de Loki. Mais elle est aussi gravée sur un vestige historique, la croix de Gosforth, en Cumbria, au Nord de l’Angleterre. La déesse Ase est représentée protégeant Loki du venin du serpent.
Cette magnifique femme céleste a également donné son nom à un navire suédois (trois-mâts barque) en 1887. Celui-ci devenu un navire-musée dans la ville de Turku, en Finlande. Un glacier de l’Arctique porte le nom de « Glacier Sigyn », en hommage à la divinité viking. En outre, elle a inspiré le personnage Marvel Comics portant son nom. Enfin, Sigyn est un personnage important dans le volume 4 de la série en bande dessinée The Sandman, de Neil Gaiman
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