Idunn joue un rôle essentiel auprès des dieux dans la mythologie nordique. Déesse de la jeunesse éternelle, elle a pour mission de préserver la vigueur et la vitalité des Ases. En effet, elle conserve précieusement dans un coffre des pommes d’or, des artefacts magiques offrant la jeunesse éternelle à quiconque les mange. Ce trésor inestimable provoque hélas l’envie chez de nombreuses créatures légendaires. C’est pourquoi, la légende d’Idunn est si fascinante et remplie d’aventures.
Les origines d’Idunn
Idunn est un nom tiré du vieil islandais qui peut se traduire par « celle qui rajeunit, qui renouvelle ». C’est une déesse Ase associée à la jeunesse éternelle et femme du dieu de la poésie, Bragi.
Ainsi, on la retrouve dans de nombreuses sources historiques. Elle est principalement citée dans le récit de la Pomme d’Or, de l’Edda en prose de Snorri Sturluson. Mais, elle est également mentionnée dans Lokasenna de l’Edda poétique, lorsqu’elle Idunn prend la défense de Loki lors d’un banquet chez le géant Ægir.
En outre, la légende d’Idunn et de ses pommes de jouvence peut être mis en parallèle avec celle des Hespérides, gardiennes des pommes d’or d’Héra, dans la mythologie grecque.
Quel est le rôle d’Idunn dans la mythologie nordique ?
Déesse de la jeunesse éternelle, Idunn est un personnage majeur de la mythologie scandinave. Elle possède en effet un trésor fabuleux, caché dans un coffre précieux : des pommes d’or, récoltées du pommier né de l’Or primaire. Ces pommes de jouvence sont indispensables aux dieux Ases afin qu’ils puissent indéfiniment rester jeunes et vigoureux.
Même si les dieux sont des êtres légendaires, ils n’en restent pas moins des mortels. C’est pourquoi, il leur est indispensable de rester jeunes et forts jusqu’au jour du Ragnarök. Dès lors que la vieillesse les guette, ils appellent Idunn afin de croquer dans l’une de ses fabuleuses Pommes de Jouvence pour retrouver leur vitalité. Cet extrait du chapitre 26 de la partie Gylfaginning de l’Edda de Snorri l’illustre bien :
« Sa femme s’appelle Idunn. Elle conserve dans son coffre les pommes auxquelles les dieux doivent goûter quand ils vieillissent : tous retrouvent alors la jeunesse, et il en ira ainsi jusqu’au Crépuscule des dieux. »
Le mythe d’Idunn et de Thjazi
Le premier chapitre de la partie Skáldskaparmál de l’Edda en prose est entièrement consacré à l’enlèvement de la déesse de la jeunesse éternelle par le géant Thjazi.
La ruse de Thjazi
Odin, Hoenir et Loki partent en voyage un beau jour et décident de faire une halte afin de se nourrir et pour se reposer. Ils remarquent dans une vallée un troupeau de bœufs et en tuent un afin de se régaler de sa chair.
Ils préparent un feu de camp et mettent un énorme quartier de bœuf à rôtir. Hélas, après maintes tentatives et plusieurs heures de cuisson, la viande n’est toujours pas cuite. Totalement désespérés, les dieux essaient de réprimer la faim qui tenaille leur ventre, juste avant d’entendre une voix provenant du haut du chêne près d’eux.
Un immense aigle est en effet perché à la cime de l’arbre et leur avoue qu’il est la cause de leur problème. Il leur explique alors que s’ils leur donnent un morceau de bœuf, ils pourront enfin le faire cuire.
« Si vous consentez à me donner mon content du bœuf, alors celui-ci pourra cuire dans la fosse à feu. »
Totalement affamés, les dieux Ases acceptent et laisse l’aigle Thjazi se saisir d’un énorme morceau de viande. Si gros, que Loki ne peut pas se retenir de taper l’oiseau avec une perche en guise de punition.
Sous la douleur du coup, l’aigle tente de s’envoler mais, la main de Loki tient toujours la lance plantée dans son dos. Il se voit décoller du sol et supplie alors Thjazi de lui laisser la vie sauve. L’aigle accepte à une seule condition, que Loki lui livre la déesse Idunn et ses Pommes de Jouvence. N’ayant pas d’autre choix, le dieu viking accepte.
L’enlèvement de la déesse Idunn
Loki, Odin et Hoenir sont de retour en Asgard. Le dieu de la ruse est très préoccupé car, il doit trouver un plan pour ramener Idunn et ses pommes d’or à Thjazi. Ainsi, il fait croire à la déesse qu’il a trouvé dans des bois proches du royaume, des pommes ressemblant fortement aux siennes. Or, n’étant pas sûre de lui, il lui demande de l’accompagner et de prendre ses pommes afin de pouvoir les comparer.
Sans se douter du piège tendu, Idunn accompagne Loki dans les bois avec son précieux coffret. C’est alors qu’apparaît dans les cieux, Thjazi, transformé en aigle. Il attrape dans ses immenses ergots la déesse et s’envole vers son monde de glace, Jotunheim.
La libération d’Idunn
Hélas, avec la disparition d’Idunn et de ses pommes de Jouvence, les dieux commencent à sentir le poids des années. Ils vieillissent rapidement et perdent leur vitalité. Odin convoque une assemblée des dieux afin de découvrir où est partie la déesse Ase. Ils se souviennent alors que la dernière fois qu’ils l’ont aperçue, elle était accompagnée de Loki.
Sans perdre de temps, les Ases convoquent le trouble-fait afin qu’il réponde de ses actes sous la menace. Ayant peur de se faire torturer par Odin, Loki promet de sauver Idunn et de la ramener à Asgard. Il demande alors à la déesse Freyja de lui prêter son manteau de plumes de faucon afin de pouvoir rapidement voyager vers le monde des géants de glace.
Lorsqu’il arrive en la demeure de Thjazi, il découvre Idunn totalement seule et désemparée. Sans perdre une minute, Loki la transforme en noix afin de pouvoir facilement la transporter jusqu’à Asgard.
La mort de Thjazi
Thjazi s’aperçoit rapidement de l’absence d’Idunn et sait pertinemment qu’elle a été sauvée par un dieu Ase. Aussi, il revêt ses plumes d’aigle et part à la poursuite de Loki. Les dieux surveillent les remparts d’Asgard, prêts à intervenir si besoin.
Dès qu’ils voient Loki poursuivi par Thjazi, ils lancent des jets de flammes magiques dans le ciel pour lui brûler les ailes. L’aigle n’a pas d’autre choix que de se poser avant de se faire massacrer par les Ases. Ainsi, Idunn retrouve les siens et les dieux peuvent de nouveau bénéficier de la jeunesse éternelle.
Plus tard, la fille de Thjazi, Skadi, cherchera à venger son père en se rendant à Asgard afin de défier les dieux.
Le mythe d’Idunn et Loki
Un autre mythe viking lié à Idunn est raconté dans le poème eddique Lokasenna. Un jour, les dieux sont invités à un banquet chez le géant Ægir. L’hydromel et la bière coulant à flots, les esprits commencent à s’échauffer.
Loki, connu pour sa provocation, insulte Bragi, l’époux d’Idunn, en le traitant de lâche. Le dieu de la poésie sort de ses gonds et menace de lui couper la tête avant de le défier en duel. Douce et bienveillante, Idunn s’interpose afin de demander à Bragi de ne pas menacer Loki dans ce lieu sacré. A la strophe 17, on découvre la réponse du dieu de la ruse :
“Tais-toi, Ídunn,
Je déclare que, de toutes les femmes,
Tu es la plus libidineuse,
Depuis que, dans tes bras
Bien lavés, tu enlaças
Le meurtrier de ton frère.”
Nul ne sait à quel événement fait allusion Loki car, aucun frère d’Idunn n’est mentionné dans les écrits.
Idunn dans les représentations modernes
Le sculpteur danois Herman Wilhelm Bissen créé en 1858 une magnifique statue d’Idunn. Celle-ci est exposée à la Glyptothèque Ny Carlsberg de Copenhague. Le peintre irlandais, James Doyle Penrose, peint également la déesse viking en 1890. Idunn y est représentée accompagnée d’une biche et offrant une pomme d’or à un dieu usé par la vieillesse. Dans une lithographie de 1901 pour le numéro de Noël du magazine Idun, le peintre Carl Larsson représente sa fille Brita en une magnifique Idunn.
Par ailleurs, le peintre danois Lorenz Frølich peint une aquarelle mettant en scène Idunn, Loki, Heimdall et Bragi. Le peintre britannique Harry George Theaker peint en 1915 l’enlèvement d’Idunn par Thjazi. Enfin, Richard Wagner s’est fortement inspiré d’Idunn et de la déesse Freyja pour la Freia de son opéra majeur, l’Anneau du Nibelung.
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