Éric à la Hache sanglante, un personnage légendaire de la mythologie nordique, fascine depuis des siècles. Connu pour ses exploits guerriers, il incarne la bravoure et la férocité des anciens Vikings. Son histoire, transmise de génération en génération, résonne profondément dans les récits nordiques. Pourquoi tant d’importance ? Parce qu’Éric symbolise le courage indomptable. Ses batailles, souvent contées autour des feux de camp, inspirent respect et admiration. Les vikings voyaient en lui un modèle de force et de détermination. Pour comprendre la culture viking, il faut d’abord connaître Éric à la Hache sanglante.
Qui est Éric à la Hache sanglante ?
Éric à la Hache sanglante (Eiríkr blóðøx en vieux norrois) était un prince de la dynastie Hårfagre, actif au début du Xe siècle. Il était l’un des nombreux fils de Harald à la Belle Chevelure, roi de Norvège. Sa mère, Ragnhild Eiriksdotter, était une princesse danoise. Éric est surtout connu pour avoir succédé à son père en tant que roi de Norvège dans les années 930. Pourtant, toutes les sagas rapportent qu’il n’a régné que sur le Vestlandet, la région occidentale de la Norvège, sans étendre son pouvoir au reste du pays.
Éric est également identifié par les historiens modernes comme le roi viking qui a régné sur York à deux reprises dans les années 940 et 950. Son règne à York se termine en 954, année de sa mort. Les récits de ses exploits, tant en Norvège qu’en Angleterre, le décrivent comme un guerrier redoutable et un stratège brillant. Éric symbolise la force et la détermination des Vikings. Ses histoires, transmises à travers les sagas, continuent d’inspirer le respect et l’admiration.
La Hache Sanglante ou la Hache de Sang : symbole et pouvoir
La Hache Sanglante dit également la Hache de Sang, l’arme emblématique d’Éric, évoque à la fois terreur et respect. Selon le Fagrskinna, il a gagné son surnom à cause de ses raids vikings sanglants. Certains pensent que ce nom provient de la violence de ses expéditions avant la mort de son père. D’autres suggèrent qu’il est dû au sang versé au sein de sa propre famille.
Éric a éliminé au moins 18 de ses frères et demi-frères pour consolider son pouvoir. Ce massacre a laissé son demi-frère Haakon, seul survivant. Haakon, envoyé en otage au roi Athelstan de Wessex, a grandi en Angleterre comme chrétien. Sa hache symbolise ce style de leadership brutal et tyrannique.
Dans les batailles, cette hache était bien plus qu’une arme. Elle représentait la force et la détermination des vikings. Utilisée lors de rituels, elle était vénérée comme un lien entre Éric et les dieux. Ainsi, la Hache Sanglante reste un symbole puissant de pouvoir, de courage et de connexion divine.
La famille et la lignée d’Éric
La famille et la lignée d’Éric jouent un rôle crucial dans la compréhension de son ascension et de son règne. Les conflits familiaux et les alliances forgées influencent profondément son parcours.
Présentation de sa famille
Éric à la Hache sanglante, de son vrai nom Éric Haraldsson, est l’un des nombreux fils du roi norvégien Harald à la Belle Chevelure. Harald est célèbre pour avoir unifié la Norvège, devenant ainsi le premier roi de toute la Norvège. Éric est l’un des fils préférés de Harald.
Consolidation de son pouvoir
Éric a solidifié sa position en éliminant brutalement ses frères, ce qui lui a valu le surnom de « Bloodaxe ». Après la mort de son père, il a pris des mesures drastiques pour maintenir la domination de sa famille en Norvège. Les sagas rapportent qu’il a commencé à éliminer ses frères pendant la vie de Harald, son père, qui l’avait désigné pour hériter du trône. Ses méthodes violentes étaient à la fois stratégiques et calculées, visant à établir son règne comme souverain incontesté de Norvège.
Conflits familiaux et leur impact
À l’âge de 12 ans, Éric reçoit cinq drakkars de son père, marquant le début de sa carrière de raider viking. Il commence par des raids à l’est, attaquant le Danemark, la Frise et la Saxe pendant trois ans. Ensuite, il se tourne vers l’ouest, menant des raids en Écosse et en mer d’Irlande pendant quatre ans.
Selon le Fagrskinna, Éric gagne le surnom « Hache sanglante » à cause de ses raids violents. Cependant, ce surnom pourrait aussi venir des conflits familiaux sanglants.
Héritage d’Éric et sa descendance
Harald, ne voulant pas diviser son royaume entre ses nombreux fils, fait d’Éric le grand roi de Norvège, plaçant ses autres fils comme rois mineurs. Toutefois, les assassinats de ses frères, son règne brutal et impopulaire conduisent les nobles norvégiens à soutenir Haakon, qui l’évince du trône.
Chassé de Norvège, Éric trouve refuge en Angleterre, accueilli par le roi Athelstan. Il est fait sous-roi de Northumbria sous l’autorité d’Athelstan. Les sagas mentionnent également qu’il était marié à Gunnhild, souvent dépeinte comme une sorcière maléfique. L’héritage d’Éric, marqué par la violence et la détermination, continue de fasciner à travers les récits de la mythologie nordique.
Gunnhild, femme d’Éric
Gunnhild, une figure influente et redoutée, joue un rôle central aux côtés d’Éric. Son influence et ses actions ont grandement contribué à la légende d’Éric.
Origines et mariage avec Éric
Les origines de Gunnhild sont entourées de mystère et de légendes. Certains récits disent qu’elle était la fille de Gorm le Vieux, roi du Danemark, et que son mariage avec Éric était une alliance politique stratégique. D’autres sources prétendent qu’elle était la fille d’Ozur Titi, un chef d’Halogaland, rencontrée par Éric lors d’une expédition. Une autre version raconte qu’il l’a découverte vivant avec deux sorciers finlandais qui lui enseignaient la magie. En échange, ils exigeaient des faveurs sexuelles de Gunnhild, ce qui l’a poussée à inciter Éric à les tuer et à l’emmener avec lui.
Son rôle et influence
Gunnhild n’était pas seulement l’épouse d’Éric, mais aussi une conseillère stratégique et une partenaire dans ses machinations politiques. Elle est accusée d’avoir utilisé sa magie pour éliminer le populaire Halfdan Haraldsson le Noir, frère d’Éric, facilitant ainsi la nomination d’Éric comme successeur principal de leur père Harald. Sa réputation de sorcière redoutée renforce son aura mystique et son influence sur les affaires du royaume.
La légende de Gunnhild en tant que sorcière
Les sagas la décrivent souvent comme une sorcière puissante, utilisant la magie pour protéger et promouvoir les intérêts de sa famille. Cette réputation de sorcellerie ajoute à son mysticisme et à sa légende, la rendant à la fois fascinante et redoutée. Son influence sur Éric et sa participation active aux intrigues politiques et magiques ont laissé une marque indélébile dans l’histoire viking.
Éric dans les sagas nordiques
Éric à la Hache sanglante est un personnage central dans plusieurs sagas nordiques. Ces récits détaillent ses actions et illustrent sa réputation de dirigeant sanguinaire.
Analyse des textes et sagas où Éric est mentionné
Les sagas, comme celle d’Egill Skallagrimsson, décrivent Éric comme un leader impitoyable et souvent tyrannique. Il est connu pour avoir banni Egill Skallagrímsson (Egill, fils de Grímr le Chauve) après que ce dernier ait tué l’un de ses fils, mais il lui a finalement pardonné en échange d’une rançon. Pourtant, lorsque Egill revient en Norvège pour réclamer son héritage après la mort de son frère, il découvre qu’Éric a déjà cédé ses terres par rancune. Cette histoire montre le caractère vindicatif d’Éric et son style de leadership implacable.
Comparaison avec d’autres héros vikings célèbres
Éric à la Hache sanglante est souvent comparé à d’autres figures vikings comme Ragnar Lothbrok et Bjorn Ironside. Alors que Ragnar est souvent célébré pour ses exploits exploratoires et Bjorn pour son sens de l’honneur, il est décrit comme un tyran brutal. Son règne, qui a duré seulement quatre ans, s’est terminé en 934 lorsque son frère Haakon a revendiqué le trône avec le soutien de la population locale, fatiguée de la cruauté d’Éric.
Contrairement à Ragnar et Bjorn, Éric a quitté la Norvège sans tenter de récupérer son trône, ne revenant jamais, tandis que ses fils n’ont essayé de revenir qu’après sa mort. Cette comparaison souligne les différentes approches du pouvoir et de la leadership dans la culture viking, mettant en lumière la diversité des héros nordiques.
Les raids et conquêtes d’Éric
Les exploits d’Éric en tant que raider et conquérant ont marqué l’histoire viking. Ses campagnes en Europe sont des exemples de son ambition et de sa stratégie.
Les premiers raids à l’est
Éric commence sa carrière de raider en attaquant les côtes du Danemark, de la Frise et de la Saxe. Pendant environ trois ans, il mène des campagnes violentes, accumulant richesses et renommée. Ces raids à l’est illustrent sa soif de pouvoir et son désir de se faire un nom parmi les vikings.
Les raids à l’ouest
Après ses succès à l’est, Éric se tourne vers l’ouest. Il mène des raids en Écosse et en mer d’Irlande pendant quatre ans. Ces incursions renforcent sa réputation de guerrier redoutable et stratège brillant.
Règne et conversion au christianisme à York
Éric à la Hache sanglante, après avoir été renversé en Norvège, trouve refuge aux Orcades. Reconnu comme roi par les chefs locaux, il utilise cette position stratégique pour se redéployer. Les Orcades deviennent alors une base pour ses futures entreprises.
Installation à York
Invité par l’évêque Wulfstan, Éric se rend à York, une ville prise par Ivar le Désossé plus d’un siècle auparavant. York, centre viking important, offre à Éric une nouvelle opportunité de régner. Accueilli chaleureusement, il commence son règne en 948. Sa femme, Gunnhild, l’accompagne et ensemble, ils fortifient leur influence dans la région.
Conversion au christianisme
Pour consolider son pouvoir en Angleterre, Éric se convertit au christianisme. Cette conversion, motivée par des raisons politiques, lui permet de gagner le soutien du roi Athelstan. Éric et Gunnhild sont baptisés, ce qui facilite leur intégration à la cour anglaise. Cette démarche ironique vient du fait qu’Athelstan avait aidé Haakon à renverser Éric en Norvège. Tandis qu’Haakon introduit le christianisme en Norvège, il utilise sa conversion pour renforcer sa position à York.
Éric règne sur York de 948 à 949, puis de 952 à 954. Malgré ses efforts pour maintenir le pouvoir, son règne est marqué par des luttes internes et des conflits avec les locaux. En 954, il est finalement chassé de York, marquant la fin de son règne en Angleterre.
Le décès d’Éric
Les circonstances entourant la fin de la vie d’Éric marquent la fin d’une époque turbulente dans l’histoire viking. Son décès a un impact durable sur son héritage et ses successeurs.
La révolte des nobles
La brutalité d’Éric a provoqué une rébellion parmi les nobles norvégiens et nordumbriens, mécontents de son règne despotique. Cette opposition interne a finalement conduit à sa chute. Les nobles, dirigés par des figures comme Oswulf de Bamburgh et Maccus, ont vu dans ses méthodes un tyran à renverser. Cette révolte a culminé avec la bataille de Stainmore marquant la fin de son règne et l’intégration de Jórvík dans l’Earldom de Northumbria.
Contexte et événements menant à sa mort
Le règne d’Éric en Angleterre rencontre une grande opposition, tant de la part d’Eadred de Wessex que d’Olaf Kvaran, roi viking de Dublin. Détrôné par Olaf puis rétabli, il est finalement tué en 954 à Stainmore, dans le Westmorland, affrontant les troupes de Maccus, fils présumé d’Olaf Gothfrithson. Certaines sources rapportent qu’Éric a été tué par Maccus lorsqu’il a été expulsé de Northumbria. D’autres affirment qu’il est mort aux côtés de cinq autres rois lors d’une bataille en Angleterre, après avoir continué ses raids en Espagne où il aurait finalement trouvé la mort.
Héritage de trahison et poème élogieux
L’héritage d’Éric est teinté de trahison et de brutalité. Il est dépeint dans les textes comme un roi violent et impitoyable. Cependant, des poèmes comme Eiríksmál, commandés par sa femme Gunnhild, célèbrent son arrivée au Valhalla, offrant une vision plus héroïque de sa fin. Malgré ses actions, son règne est souvent considéré comme bref et instable, laissant un héritage complexe dans l’histoire nordique.
Selon une source qui décrit sa mort au combat avec d’autres rois, son épouse Gunnhild a commandé un poème skaldique honorant Éric et décrivant son arrivée au Valhalla. Le poème traduit dit :
Quel est ce rêve ? dit Odin,
Je pensais me lever avant l’aube
Pour préparer le Valhalla
Pour les troupes d’assassins ;
J’ai réveillé les champions,
Je leur ai dit de se lever rapidement
Des bancs à parsemer,
Pour laver les drapeaux à bière ;
Les Valkyries pour verser le vin,
Comme si un prince arrivait.
La question de savoir si Odin aurait considéré Éric à la Hache sanglante comme digne d’entrer dans sa salle reste ouverte à l’interprétation.
L’héritage laissé par sa mort
Une légende anglaise suggère qu’Éric a été enterré à la Rey Cross de Stainmore, bien que des fouilles menées dans les années 1980 n’aient révélé aucune trace d’ossements. Néanmoins, le désir de lui attribuer un lieu de sépulture en Angleterre montre son importance en Grande-Bretagne, malgré les tumultes de sa vie. Sa mort marque un tournant et laisse une empreinte durable dans l’histoire et la mythologie nordique, influençant les générations futures et les récits qui perdurent à travers les âges.
Éric dans la mémoire collective
Les Britanniques d’aujourd’hui qui retracent leur ascendance viking citent souvent Éric à la Hache sanglante comme ancêtre. En Norvège, son fils Harald II a succédé à Haakon sur le trône en 961, perpétuant ainsi son héritage.
Légende et héritage
L’histoire d’Éric à la Hache sanglante est un mélange fascinant de bravoure, de cruauté et de stratégie. Son héritage, bien que controversé, continue de captiver les historiens et les amateurs de mythologie nordique. En revisitant ses exploits et ses légendes, nous comprenons mieux la complexité et la richesse de l’histoire viking. il demeure une figure incontournable pour quiconque souhaite plonger dans l’univers des Vikings et de leurs héros légendaires.
Mais que pensez-vous d’Éric à la Hache sanglante ? Était-il un guerrier viking important, ou un roi incapable de maintenir son pouvoir parce qu’il ne pouvait pas conserver le soutien de son propre peuple ? Pensez-vous qu’il a trouvé sa place au Valhalla ?
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