Nerthus est loin d’être la déesse Vane la plus connue du panthéon nordique. Pourtant, son rôle est primordial dans l’équilibre naturel et spirituel du monde scandinave. Elle est en effet considérée comme la déesse de la fertilité et était grandement vénérée par les peuples de la péninsule du Jutland. Ils faisaient appel à sa bienveillance pour protéger leurs cultures et leur assurer d’abondantes récoltes.
Les origines de Nerthus
Dans la mythologie nordique, Nerthus est considérée comme la déesse mère. Elle fait partie des dieux Vanes et elle porte parfois le nom de Hertha. En effet, Nerthus peut être traduit par « Terre Mère », soulignant son rôle important au sein du panthéon viking.
Elle est citée principalement dans l’ouvrage « Germania« de Tacite, qui la présente comme l’épouse et la sœur de Njörd et la mère des jumeaux Freyr et Freyja.
Le culte de Nerthus
Cette divinité viking est souvent associée à la fertilité, aux cultures et aux récoltes. D’ailleurs, Tacite dévoile un culte que vouait les peuples de la mer du Nord à Nerthus pour bénir leurs cultures :
« Puis viennent les Reudignes, les Avions, les Angles, les Varins, les Eudoses, les Suardones et autres Nuithons, qui sont protégés par des cours d’eau et des forêts. Il n’y a rien de bien particulier à signaler pour chacun d’eux, excepté le culte qu’ils rendent en commun à Nerthus, autrement dit à la Terre Mère. Ils croient qu’elle intervient dans les affaires humaines et qu’elle se fait conduire auprès de leurs peuples. »
Toujours d’après les récits de Tacite, Nerthus est une déesse magnifique, souvent représentée avec une couronne de fleurs. En plus d’être la protectrice des cultures et des récoltes, Nerthus est également connue pour sa grande bienveillance. Elle sait apaiser les conflits et assure l’équilibre entre la nature et les hommes.
Il est ainsi raconté, qu’au beau milieu d’une forêt sainte, se cache un char recouvert d’un voile immaculé. Seul un prêtre à le droit de s’en approcher et même à le toucher. Il se rend vite compte qu’il s’agit en réalité d’un sanctuaire qui abrite la déesse mère du monde nordique.
Il attèle deux génisses blanches au char et part en procession à travers les villages. S’en suivent alors des jours de liesse et de paix où personne ne travaille et vénère Nerthus. Enfin, le prêtre la ramène en son sanctuaire et les hommes reprennent leur quotidien entre guerres, tromperies et rivalités.
« Dans une île de l’Océan s’étend une forêt sainte. Elle abrite un char consacré, que dissimule un voile. Un seul prêtre est autorisé à le toucher. Il prend conscience de la présence de la déesse dans le sanctuaire, fait atteler le char par des génisses et le suit avec grande vénération. Viennent alors des jours de liesse. C’est la fête dans les endroits que la déesse juge dignes de l’accueillir et de l’héberger. On n’entame pas de guerre, on ne prend pas les armes. Tout fer est enfermé. Ce n’est qu’alors qu’on connaît le calme de la paix, ce n’est qu’alors qu’on l’apprécie. Il en est ainsi jusqu’à ce que le même prêtre rende à son temple la déesse comblée par son séjour chez les mortels. »
Avant que Nerthus rejoigne sa demeure sacrée, elle est plongée avec son char dans un lac rempli d’eau pur. Les esclaves ayant participé au rituel se sacrifient en se noyant dans ce même lac.
« Ensuite le char et le drap et, si on le trouve crédible, la divinité elle-même sont immergés dans un lac à l’abri des regards. Ce rite est accompli par des esclaves que ce même lac immédiatement engloutit. De là, la peur du mystère et l’inviolable ignorance de ce que seuls voient des êtres qui vont mourir. »
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