Les enfants à l’Âge Viking – de la naissance à la mort

13 Nov, 2025Culture viking

Les sagas aiment raconter les exploits des héros barbus, mais elles restent presque muettes sur les berceaux. Pourtant, les enfants à l’Âge Viking remplissaient les maisons longues, les fermes isolées et les sentiers bordant les fjords.

Dans cet article, nous suivrons leurs traces, depuis le premier cri, l’aspersion rituelle et les abandons tragiques, jusqu’aux jeux, à l’apprentissage, au passage à l’âge adulte et aux rites funéraires. Non pour juger le passé, mais pour comprendre comment on devenait « grand » dans le monde viking.

Sommaire

Enfance à l’Âge Viking : un sujet à la marge mais fascinant

Les chercheurs aiment dire que les Vikings ont laissé plus de silence que de certitudes. Pour l’enfance, c’est encore plus vrai. Les sagas nordiques parlent surtout des adultes. Elles glissent les enfants au détour d’une phrase, comme si leur présence allait de soi. Pourtant, ce sont eux qui remplissaient les maisons longues, les fermes et les chemins menant aux champs.

Alors, pour les retrouver, il faut ruser. On lit les sagas en guettant les détails. On fouille les tombes. On observe les os minuscules, les dents, les perles, les fibules, les jouets usés. On recolle les fragments, comme un puzzle auquel il manquerait la moitié des pièces. Malgré ce manque, une image se dessine : l’enfance existait, mais elle n’était jamais séparée du reste de la vie.

Des sources fragmentaires : sagas, archéologie et ostéo-archéologie

Les sagas islandaises sont nos premières fenêtres sur les petits Vikings, mais ce sont des fenêtres étroites. Elles rapportent les querelles de famille, les mariages et les vengeances. Entre deux drames, un enfant apparaît. On comprend qu’il apprend vite, qu’il observe tout, qu’il vit au rythme de la maison. Pas d’école. Pas de pédagogie formalisée. Seulement la vie brute.

Pour le reste, on s’appuie sur les fouilles. Les archéologues ouvrent des tombes où la terre a avalé des générations entières. Dans les sépultures d’enfants, ils trouvent des couteaux miniatures, des jouets et des perles. L’ostéo-archéologie raconte la croissance, les maladies et les blessures. Parfois, on retrouve un nourrisson déposé près d’un foyer, ou glissé dans une fosse à l’intérieur de la maison.

Ce sont ces traces, maigres mais précieuses, qui permettent enfin de raconter leur histoire.

Naissances nombreuses, mortalité infantile très élevée

Une femme en bonne santé pouvait enfanter plusieurs fois au cours de sa vie. Les intervalles entre les naissances restaient courts, à peine vingt-neuf mois en moyenne. Mais le nombre d’enfants dans une maison ne disait pas tout. Beaucoup ne survivaient pas. La mort frappait tôt, souvent entre deux et quatre mois, par maladie, par faiblesse ou parce que la vie tenait à un fil.

Fausses couches, nourrissons mort-nés, mort subite et infections se succédaient. Dans les meilleures familles, deux ou trois enfants seulement atteignaient l’âge de courir dehors. C’était la norme, pas l’exception.

Des familles rarement sur trois générations

La vieillesse, à l’Âge Viking, était un privilège. Un luxe. Les parents voyaient rarement tous leurs enfants devenir adultes, et encore moins leurs petits-enfants. Les familles réunies sur trois générations, avec grands-parents, parents et enfants, étaient presque impossibles.

À chaque naissance, on espérait. À chaque maladie, on tremblait. L’enfance viking se déroulait dans ce battement-là : entre peur et espoir, entre joie et fragilité.

Adolescent viking recevant son premier couteau

Naître dans le monde viking : rituels d’acceptation et risque d’abandon

Naître à l’Âge Viking : c’était franchir plusieurs seuils : le ventre de la mère, le regard du père, l’eau du rituel. Et parfois, la porte de la maison ouverte sur la nuit et le froid. Entre la naissance et la reconnaissance, la distance pouvait être tragiquement courte.

Le rituel d’aspersion (ausa vatni) : entrer dans la famille

La mère acceptait naturellement l’enfant en l’allaitant. Le geste était simple, mais décisif. Le père, ou à défaut le tuteur ou le chef de famille, inspectait le nouveau-né. Il évaluait son état, sa force et sa capacité à être élevé.

Ce n’était qu’après cette inspection qu’il le prenait sur ses genoux. Il l’aspergeait d’eau selon le rituel appelé ausa vatni, puis lui donnait un nom. À partir de cet instant, l’enfant devenait quelqu’un. Il entrait dans la famille et dans la communauté.

On choisissait souvent le prénom d’un ancêtre ou d’un héros, pour transmettre qualités et mémoire. Recevoir un nom, c’était recevoir une place et des droits, notamment en matière d’héritage. Sans ce geste, l’enfant restait en marge de l’humanité sociale.

Avec la christianisation, ce rite fut remplacé par le baptême, la skírn, signifiant « purification » en vieux norrois. L’eau restait, mais le sens changeait.

L’exposition des nouveaux-nés (barnaútburðr) : quand la vie est refusée

Tous les nourrissons n’avaient pas droit à l’aspersion. Certains étaient écartés dès le seuil. Les lois et les sagas évoquent une pratique dure mais admise : le barnaútburðr, littéralement « porter un enfant à l’extérieur ».

Le père, ou le tuteur, pouvait ordonner que le bébé soit confié à quelqu’un, emporté loin puis abandonné aux éléments. Si cela se faisait avant l’ausa vatni ou avant la première tétée, ce n’était pas considéré comme un meurtre.

Le droit n’exigeait aucune justification, mais les sagas scandinaves en montrent plusieurs : la pauvreté, les familles trop nombreuses, la préférence pour les garçons, les malformations, les naissances illégitimes. Parfois, plus rarement, l’enfant devenait offrande aux dieux.

Le voyageur Ibrahim Ibn Yacoub rapporte même des nourrissons jetés à la mer lorsque la famille en avait « trop ». Dans certaines sagas, on ordonne d’élever un fils mais d’exposer une fille. Les lois, elles, établissent des listes de malformations jugées incompatibles avec l’élevage.

Christianisation et recul progressif de l’infanticide

Avec l’expansion du christianisme autour de l’an mil, l’Église ne renversa pas immédiatement les pratiques anciennes. Le texte de l’Íslendingabók rappelle qu’en Islande, l’exposition des nouveau-nés fut d’abord tolérée malgré la conversion.

Vers 1016, la loi évolua : l’exposition fut abolie, sauf pour les enfants nés avec de graves malformations. En Norvège, l’interdiction mit plus longtemps à s’imposer, notamment dans les vallées isolées.

Des chercheurs comme Jenny Jochens suggèrent que l’endogamie, fréquente dans ces communautés, augmentait le nombre d’anomalies congénitales. Là où les naissances complexes étaient plus nombreuses, la pratique de l’exposition persista plus longtemps, même après l’arrivée du christianisme.

Ainsi, la naissance viking oscillait toujours entre deux mondes : l’accueil chaleureux, l’eau, le nom et la famille d’un côté ; l’abandon, le froid et le silence de l’autre. Entre les deux, la décision d’un adulte, prise au croisement de l’économie, des croyances et de la peur.

Grandir dans une maisonnée viking : familles complexes et enfants « redistribués »

Chez les Vikings, on ne grandissait pas dans une petite maison silencieuse. On grandissait dans une ruche. Une longue maison en bois, remplie de voix, de fumée, d’animaux, de secrets, de repas partagés et de nuits froides. L’enfant ne vivait pas seulement avec ses parents. Il vivait au milieu d’un véritable clan domestique.

Dans cet univers, la famille était une constellation. Chaque enfant gravitait autour de cette constellation, parfois dans sa famille d’origine, parfois ailleurs, envoyé pour apprendre, pour tisser des liens ou simplement pour survivre.

La cellule familiale : bien plus que père, mère et enfants

Les maisons vikings étaient grandes, mais rarement vides. Les recherches archéologiques, notamment celles de Marianne Hem Eriksen, montrent que la maisonnée moyenne comptait sept à huit personnes, parfois beaucoup plus. Certaines grandes fermes abritaient jusqu’à trente ou quarante individus sous le même toit.

On y trouvait les parents biologiques, les frères et sœurs, les oncles et tantes, les personnes âgées encore en vie, les esclaves (thralls), les domestiques, les artisans itinérants et les voyageurs de passage que l’on devait, par loi, accueillir. La maison longue formait une petite société, avec ses rôles, ses tensions et ses alliances.

L’enfant y grandissait au milieu des adultes, des travailleurs et des étrangers. Pas de chambre dédiée, pas d’espace réservé au jeu. Tout se faisait dans la même salle, autour du même foyer. L’enfance ne constituait pas une période distincte. Elle se fondait entièrement dans la communauté.

La famille d’accueil : alliances, apprentissage et deuxième foyer

Confier un enfant à une autre famille était une pratique courante. Ce « fostering » n’était ni une adoption ni un abandon, mais un contrat. Les parents biologiques versaient une rémunération. La famille d’accueil prenait en charge l’éducation de l’enfant, parfois jusqu’à sa majorité.

Ce système permettait de créer des alliances solides, presque comparables aux liens du sang, et d’élargir le réseau du clan pour le commerce, la protection ou l’influence. Il offrait aussi à l’enfant une chance d’apprendre un métier ou un savoir que ses parents ne pouvaient pas lui transmettre.

Les sagas nordiques comme celle de Víglundar mentionnent des exemples célèbres : Gunnlaugr Ormstunga envoyé pour apprendre le droit, Snorri Sturluson élevé dès l’âge de trois ans par Jón Loftsson, ou encore Ketilríðr Hólmkelsdóttir placée dans une autre famille pour recevoir l’enseignement que sa mère refusait de lui donner.

Un enfant pouvait donc grandir loin de ses parents, mais au cœur d’une stratégie familiale plus vaste. Il devenait un ambassadeur, un futur allié, un maillon essentiel dans l’équilibre du clan.

Redistribuer les enfants dans une société frappée par la mortalité

Avec une mortalité infantile très élevée, près de vingt pour cent des couples n’avaient plus d’enfants vivants. Le fostering permettait de répartir les enfants entre les familles, offrant un soutien mutuel et assurant la continuité des lignées.

Un enfant pouvait sauver une ferme, maintenir une lignée ou garantir la survie d’un couple sans héritier. Dans ce contexte, redistribuer les enfants n’était ni exceptionnel ni tragique. C’était une adaptation nécessaire à une société où la vie restait fragile.

Chaque enfant devenait un lien, un espoir, une promesse, et parfois un héritier à instruire ailleurs.

Enfants vikings aux taches quotidiennes

La vie quotidienne des enfants vikings : petits adultes au travail

L’enfance viking n’était pas un âge tendre. C’était un passage très court entre la fragilité et les responsabilités. Dès qu’un enfant savait marcher, il aidait. Dès qu’il comprenait, il observait. Dès qu’il apprenait, il reproduisait.

Il n’existait ni école, ni programme, ni pédagogie réfléchie. L’apprentissage se faisait dans la maison, dans les champs et dans l’étable, aux côtés des adultes, dans une société où chaque main comptait.

On ne demandait pas aux enfants ce qu’ils voulaient devenir. On leur montrait ce qu’ils seraient.

Des « petits adultes » dès le plus jeune âge

Dans les sagas, les enfants ne sont jamais présentés comme des êtres à protéger, mais comme des membres à part entière de la maisonnée. Ils sont intégrés dès que possible et apprennent vite.

Les fouilles confirment cette réalité : des couteaux affûtés ont été retrouvés dans des tombes d’enfants, sans distinction de genre. On ne naissait pas guerrier. On le devenait tôt, parce que la vie l’exigeait.

L’audace était admirée. L’indépendance était valorisée. Un enfant trop prudent inquiétait plus qu’il ne rassurait.

Les tâches quotidiennes à l’intérieur de la maison

La maison longue était un lieu d’ombre, de fumée et de travail continu. Les enfants y participaient pleinement et accomplissaient de nombreuses tâches.

  • Entretenir le foyer.
  • Préparer les repas.
  • Filer la laine.
  • Tisser les tissus.
  • Raccommoder les vêtements.

Les bras étaient petits, mais les tâches nombreuses. Tout contribuait au bon fonctionnement du foyer.

Les corvées à l’extérieur : fermes, bêtes et ressources

Dès que l’enfant était assez grand pour marcher longtemps, il accompagnait les adultes à l’extérieur.

  • Nourrir les animaux.
  • Ramasser le bois.
  • Aller chercher l’eau.
  • Participer aux récoltes.
  • Surveiller les bêtes.
  • Cueillir baies et fruits.

Dans les fermes, les enfants travaillaient plus dur que dans les bourgs. Ils appartenaient à la survie du foyer bien plus qu’à leur propre enfance.

Apprendre par imitation : la maison comme école

Il n’y avait ni maîtres, ni leçons, ni bancs. L’enseignement se transmettait par imitation et par immersion dans la vie quotidienne.

Les garçons apprenaient les gestes des hommes :

  • Manier un bateau.
  • Couper du bois.
  • Réparer une charpente.
  • Utiliser les outils et les armes.

Les filles suivaient les pas de leur mère ou de leurs tantes :

  • Organiser la maison.
  • Produire les textiles.
  • Gérer la cuisine.
  • Soigner les plus jeunes.

Les leçons n’étaient pas annoncées. Elles étaient vécues, jour après jour.

Enfants vikings jouant avec des jouets en bois , bateaux et chevaux sculptés

Jouer à être grand : jeux, sports et « faire semblant »

Les enfants vikings ne connaissaient ni écrans, ni jouets en plastique, ni distractions modernes. Leur terrain de jeu, c’était le monde réel : la baie glacée, la forêt sombre et la maison longue où la fumée piquait les yeux. Ils jouaient avec ce qu’ils avaient, et surtout, ils jouaient à devenir adultes.

Dans leur univers, le jeu n’était pas une pause innocente. C’était un entraînement, un prélude, un apprentissage dissimulé sous des gestes d’enfant.

Jouets retrouvés dans les tombes : navires miniatures, figurines et petites armes

Les tombes d’enfants sont minuscules, mais elles racontent énormément. On y retrouve de petits objets du quotidien :

  • des poupées en bois,
  • des chevaux miniatures,
  • des figurines d’animaux,
  • de petits bateaux finement sculptés, parfois semblables à des drakkars miniatures,
  • de petites épées en bois, parfaites pour apprendre les gestes des adultes.

la saga de Víga-Glúms mentionne un garçon de six ans offrant un cheval de bronze à un enfant de quatre ans en disant qu’il « conviendra mieux à quelqu’un d’aussi jeune ». On sent l’innocence, l’orgueil, et déjà la hiérarchie sociale.

Les jouets reflétaient les rôles, les métiers et le quotidien. Ils préparaient les enfants à devenir ce que la société attendait d’eux.

Sports, compétitions et exploits en miniature

Les petits Vikings étaient toujours en mouvement. Ils couraient, grimpaient, nageaient et se mesuraient les uns aux autres. Le moindre espace devenait terrain d’entraînement.

  • Nager dans les fjords et les lacs.
  • Skier sur la neige fraîche.
  • Monter à cheval sans selle.
  • Lutter dans la terre humide.
  • Lancer des balles en fibres de laine pressées.
  • Manier de petites armes pour s’exercer.

Le sport faisait partie de la vie. Il forgeait les muscles et l’assurance. Un enfant agile rassurait toute la maison. Un enfant hésitant inquiétait davantage qu’il ne rassurait.

Jouer à « faire semblant » : rejouer la vie des adultes

Les sagas rapportent souvent ces scènes où les enfants jouent… à être grands. Ils imitaient les responsabilités des adultes, leurs métiers et même leurs conflits.

  • Un garçon de sept ou huit ans construit « sa maison » en tourbe, comme un homme qui fonde une ferme.
  • Des enfants rejouent une affaire juridique entendue à l’Althing, chacun tenant un rôle : plaignant, juge, arbitre.
  • D’autres imitent les travaux quotidiens : couper la tourbe, porter du bois, trier les outils.

Les garçons reproduisaient les gestes de leurs pères, frères ou oncles. Les filles imitaient leurs mères, tantes et sœurs. Ces jeux formaient déjà la base de leur futur rôle social.

En jouant, les enfants apprenaient l’ordre du monde, les gestes utiles et les tensions de la vie adulte. Ils s’y préparaient, parfois sans même s’en rendre compte.

Passage à l’âge adulte : vêtements, parures et majorité

Dans le monde viking, l’enfance durait peu de temps. La frontière entre les premières années et l’âge adulte arrivait tôt, souvent bien plus tôt qu’on ne l’imaginerait aujourd’hui. Les vêtements changeaient, les parures aussi, et le statut basculait sans transition. Chacun entrait alors dans un rôle social, familial et économique clairement défini.

L’habillement : quand l’enfant endosse le costume de l’adulte

On considère souvent que les enfants portaient les mêmes vêtements que leurs parents, avec quelques adaptations. Les recherches archéologiques nuancent cependant cette idée. À Gotland et à Birka, les fouilles montrent que les filles adoptaient très tôt les codes vestimentaires des femmes adultes, parfois dès cinq ans.

Les sépultures révèlent ainsi :

  • des fibules portées par de très jeunes enfants,
  • des clés attachées à la ceinture de certaines fillettes, symbole d’autorité domestique,
  • un couteau retrouvé dans la tombe d’une fillette à Birka (Bj 756), signe d’un véritable rôle dans le foyer.

Les vêtements exprimaient un statut, une responsabilité naissante, et non un simple goût esthétique.

Les parures : bracelets, anneaux et perles

Les perles constituent un indicateur particulièrement précieux. À Stora Ihre, les archéologues observent une évolution nette dans les parures des filles selon leur âge :

  • Avant 5 ans : un bracelet enfant et quelques perles.
  • Entre 5 et 15 ans : un anneau porté à l’avant-bras droit et un collier contenant de nombreuses perles.
  • Entre 15 et 25 ans : le bracelet passe à l’avant-bras gauche, tandis que le nombre de perles diminue.

Les perles blanches ou de coquillage, très présentes chez les jeunes filles, pourraient symboliser la pureté ou la jeunesse. Chaque détail reflétait la place que la fillette était destinée à occuper dans son foyer.

L’âge de la majorité : un passage rapide

Dans la société viking, on entrait dans l’âge adulte bien avant les normes modernes. Quelques repères permettent de le comprendre :

  • En Islande, la majorité des garçons était fixée à 16 ans.
  • Ils pouvaient déjà participer aux affaires de justice dès 12 ans.
  • Pour les filles, l’âge pivot correspondait souvent à la puberté, car le mariage pouvait suivre peu après.
  • Le mariage validait le statut d’adulte, quel que soit l’âge réel.

Les sagas montrent parfois des enfants engagés dans des actes extrêmes. Dans la saga de Gísli Súrsson, deux garçons âgés de 10 et 12 ans tuent Thorkell pour venger leur père.

Une espérance de vie qui change tout

La vie restait courte pour la plupart des Scandinaves. Dans plusieurs régions :

  • l’espérance de vie moyenne atteignait rarement 40 à 45 ans,
  • les femmes mouraient souvent entre 25 et 30 ans,
  • seuls 1 à 3 % des individus dépassaient 60 ans.

Lorsque la moitié des enfants ne dépassait pas dix ans, il devenait essentiel d’assumer des responsabilités très tôt. La précocité n’était pas un choix : c’était une réponse à la dureté de l’époque.

Les enfants et la mort : tombes, dépôts et mémoire du clan

Dans le monde viking, la mort se trouvait très près des berceaux. La moitié des enfants ne dépassait pas l’âge de dix ans. Malgré cette réalité dure, les familles rendaient hommage aux plus jeunes avec une attention émouvante, visible dans les tombes comme dans les dépôts domestiques. Chaque sépulture raconte une histoire : une vie courte, un rôle espéré, un destin jamais accompli.

Les sépultures d’enfants : la miniature d’un univers adulte

Les tombes d’enfants ressemblent souvent à celles des adultes, avec des objets à échelle réduite. Les archéologues y retrouvent des perles, des fibules, de petits outils, des figurines, parfois un couteau ou même une clé, symbole de responsabilités familiales.

Ces objets montrent que l’enfant occupait déjà une place précise dans la société, même si la vie s’était arrêtée trop tôt pour qu’il en assume pleinement les rôles.

Dans la nécropole de Stora Ihre, un phénomène marquant ressort :

  • les très jeunes filles étaient enterrées avec un adulte, parfois accompagnées d’un petit vase,
  • les filles âgées de plus de cinq ans reposaient dans des tombes individuelles, ornées de bijoux usés hérités de femmes plus âgées.

Les chercheurs pensent que ces objets représentaient la fonction que la fillette aurait exercée dans son foyer si elle avait atteint l’âge adulte.

Les dépôts de nourrissons : proches du foyer, loin des traditions funéraires

Les nourrissons sont rarement retrouvés dans les nécropoles traditionnelles. Leurs ossements apparaissent plutôt dans des fosses, près des foyers, dans des trous de poteaux ou sous le sol des maisons.

Ces découvertes ont longtemps été interprétées comme un geste maternel. Les recherches récentes suggèrent une lecture différente. Selon Marianne Hem Eriksen, ces bébés n’étaient peut-être pas encore considérés comme pleinement intégrés dans la communauté. Leur présence dans la maison pourrait être liée à des pratiques symboliques ou protectrices.

Dans certaines régions, des objets étaient déposés dans les habitations pour protéger le foyer : outils, fragments de métal, pièces précieuses. Un nourrisson décédé trop tôt pouvait, dans certaines traditions locales, remplir cette fonction symbolique.

Cette hypothèse ne remet pas en cause l’attachement des parents. Elle montre simplement que croyances, peur et nécessité se mêlaient étroitement dans la vie quotidienne.

Une mémoire fragile, mais essentielle

La mort d’un enfant brisait une lignée et interrompait la chaîne reliant les ancêtres aux générations futures. Les objets présents dans les tombes montrent la volonté de préserver cette continuité, même si la vie s’arrêtait tôt. Chaque perle, chaque fibule, chaque figurine déposée dans une tombe est un geste d’attachement, un souvenir offert contre l’oubli.

Ainsi se termine cet article consacré aux enfants à l’Âge Viking. Nous espérons que vous avez appris des choses et que cette plongée dans leur quotidien vous a éclairé sur une facette souvent oubliée du monde nordique.

Si le sujet vous passionne, vous pouvez explorer bien d’autres articles dans notre blog et découvrir nos produits inspirés de l’univers viking. Le voyage continue sur Nordik Store.

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